Raconte-moi mon quartier
« Raconte-moi mon quartier » : le reportage radio des enfants de Belle-Beille.
Le projet s’appelle « Racontons l’histoire de Belle-Beille » et s’est tenu pendant les vacances d’avril. Des enfants du quartier (8-12 ans) se sont mobilisés pour enregistrer les réponses des adultes avec un magnétophone, comme à la radio. Report’Cité les a accompagné pour réaliser l’interview de François Néron, une des « mémoires de Belle-Beille».
LE REPORTAGE
Le reportage est d’ores et déjà à l’écoute sur le site internet d’Angers Mag’. Il dure 13 minutes et commence par les présentations : « Comment vous appelez-vous ? » demande François Néron aux quatre jeunes présents ce jeudi là. Matthéo, Suleima, Salim et Rachel répondent tour à tour. Puis la conversation s’engage rapidement autour de photos en noir et blanc. Les enfants y reconnaissent leur école, leur collège, et François Néron leur explique l’histoire des lieux. Il faut dire que l’homme a été pendant 31 ans, directeur de l’école St Jean de la Salle (alors Jean XXIII), qu’il habite Belle-Beille depuis 1971 et qu’il en connaît un rayon sur l’histoire du quartier.
MISE EN FORME DU PROJET
Une interview qui se développe au fur et à mesure des questions des jeunes.
« Savez-vous ce que signifie Belle-Beille ? »
demande-t-il aux jeunes. « Ça vient de Belle abeille » répond sans hésiter Salim en précisant « c’est ma maîtresse qui me l’a dit ». François Néron commence ainsi à décliner le premier chapitre d’un reportage radio qui en comptera neuf au total, de l’histoire du monstre de l’étang St Nicolas à la chapelle de la Barre en passant par le métro, ancêtre du tram, qui traversait le quartier dans les années 1920.
Ecouter un extrait de l’interview : ORIGINE BELLE-BEILLE
Une anecdote en pousse une autre et chacune d’elle fait écho chez les enfants. Ils acquiescent quand François Néron parle des « incivilités des jeunes du quartier » mais ils reconnaissent aussi qu’ils aiment leur quartier et « la qualité de vie à proximité de l’étang St Nicolas ».
Ecouter un extrait de l’interview : LE MONSTRE DE L’ETANG ST NICOLAS, LA PHOTO SOUVENIR FINALE.
Chaque question apporte un développement et une explication sur le quartier.
« Aujourd’hui on refait le tram : l’histoire est une vague répétition »
s’amuse-t-il. « Au fil des années, les voitures se sont multipliées, elles ont engorgé les centres-villes et maintenant ils faut désengorger les centres-villes ». Les enfants s’étonnent, commentent, ils semblent captivés par les petites histoires de ce papy dynamique. A travers ces mots, ils découvrent un quartier qu’il ne connaissent pas ou peu. « Avant ici c’était des champs » témoigne leur prof du jour, photo à l’appui, « il n’y avait pas d’habitation ». François Néron parle ensuite, dans le désordre, du renouvellement urbain en cours sur l’avenue Notre -Dame du Lac, de l’urbanisation du quartier « Vous voyez Patton ? avant, il y avait plein de stations service sur l’avenue, car c’était une route avec beaucoup de voitures ».
Ecouter un extrait de l’interview : URBANISATION DU QUARTIER, LE METRO DE BELLE-BEILLE en 1920.
Belle-Beille
QUARTIER DE BELLE-BEILLE – ANGERS
La première phase de renouvellement urbain portée par l’ANRU a eu lieu pour cinq quartiers d’Angers, entre 2003 et 2013. Belle-Beille fait partie d’entre eux. Certains quartiers en ont été bouleversé : arrivée du tramway, nouvelle halle des sports, 650 logements construits, près de 4 900 réhabilitations dont la rénovation de la résidence Rosa Park à la Roseraie.
Quatre ans après la fin de ces grands travaux et alors que les quartiers de Belle-Beille et Monplaisir s’apprêtent à entrer dans la deuxième phase de renouvellement urbain, nous avons voulu raconter l’histoire de ce quartier.
Un échange préparé avec soin et motivation
Les enfants se passent le micro, ils le tiennent fermement et avec soin pour éviter les « bruits parasites et pour avoir un bon son » comme leur a expliqué Samuel de Report’Cité. De son côté, Tom, stagiaire au centre Jacques Tati et initiateur de la rencontre, veille à la distribution de la parole : la feuille de questions passe de petites mains en petites mains.
L’échange avec François Néron dure plus de trois quart d’heure et s’achève par une photo de groupe. Rachel n’arrête pas l’enregistrement sonore, elle pose même avec le micro en main… pour ne pas perdre une miette, un son, un souffle, de cette rencontre intergénérationnelle exceptionnelle.
Les porteurs du projet
Au delà de cette action Report’Cité, Tom Joufflineau, porteur du projet « Racontons l’histoire de Belle-Beille » a enregistré une vingtaine d’entretiens entre des anciens et des jeunes du quartier, durant les mois de mars et avril 2017.
Qui ?
C’est le collectif Report’Cité qui porte ce projet. Le reportage graphique s’inscrit dans l’ambition d’éducation aux médias des différents publics en même temps qu’à l’appréhension intelligente des projets du territoire par eux.